Pourquoi utiliser un VPN alors qu’on a rien à cacher ?

Pourquoi utiliser un VPN alors qu’on a rien à cacher ?

Le fameux « je n’ai rien à cacher ! »
Imaginez un instant, vous êtes à la maison, détendu sur votre canapé et tout à coup, la porte d’entrée s’ouvre. Un inconnu entre, se promène, regarde vos photos, vos factures et prend des notes. Vous seriez terrifié, non ? Pourtant, chaque jour, lorsque vous naviguez sur Internet sans protection, c’est exactement ce qui se passe, à ceci prêt que les intrus sont nombreux.

Les entreprises et tous les fournisseurs tiers peuvent avoir accès à vos informations, votre navigation, vos préférences, et même votre dossier médical. Mais comment fermer cette porte ? C’est là que les VPN, ou Réseaux Privés Virtuels ont leur utilité, car ils ont été initialement conçus pour ça, sécuriser les données qui transitent sur n’importe quel réseau.

Quel intéret de prendre un VPN si on a rien a cacher ?

Même si vous n’avez rien à cacher, l’utilisation d’un VPN est importante pour 3 raisons majeures : la protection contre les cyberattaques, l’accès à du contenu géo-bloqué, et la préservation de votre vie privée en ligne.

Les VPN : une protection pour tous

En premier lieu, briser une idée reçue. Les réseaux privés virtuels n’ont pas été conçus pour les pirates. Loin de là. Si, à l’aube des années 2000, ces outils étaient principalement utilisés en tant que VPN pour entreprise pour sécuriser les informations sensibles. De nos jours, ils sécurisent les données personnelles de navigation du grand public.

Le mantra « je n’ai rien à cacher » est souvent utilisé pour justifier l’absence de protection en ligne. Ne pas avoir de secret à cacher ne signifie pas que vous devez être complètement transparent et surtout sans défense.

Pour quelles raisons devrions-nous laisser un accès libre à nos données personnelles en ligne ? Pourquoi sacrifier notre vie privée ? Un VPN n’est pas un outil d’évasion, c’est un bouclier. Il chiffre vos informations, masque votre adresse IP et rend votre activité en ligne incompréhensible pour les tiers non-souhaités. Il protège non seulement votre identité, mais aussi vos données, en les rendant inaccessibles.

En 2023, avec l’expansion continue du Big Data et l’intensification des campagnes marketing ciblées grâce à l’exploitation des données (les votres), l’utilisation d’un VPN est devenue aussi légitime que de poser des volets chez soi. Actuellement, il est estimé que plus de 1,6 milliards d’utilisateurs d’Internet utilisent des VPN, soit environ 31% de tous les utilisateurs d’Internet.

Plus d’actualités : Chiffres clé sur les VPN en 2023

Si dans l’absolu, l’idée de proposer des annonces et des offres personnalisées est bonne, cela devient vite du harcèlement et ce, malgré les précautions prises au quotidien, l’utilisation d’Adblock par exemple ne parvient pas totalement à mettre un réel frein à cette grosse machinerie marketing puisqu’elle est toujours alimentée en données.

macaron Stop Pub pour boîte aux lettresMême si vous vous estimez être un simple internaute, vos données ont de la valeur. Elles sont quotidiennement exploitées, traitées puis revendues à votre insu par les courtiers en données.

Ce n’est pas une question de dissimulation, c’est une question de respect de votre vie privée.

Un VPN est un dispositif qui permet une navigation sereine, préservant votre droit fondamental à la confidentialité.

Naviguez en toute sécurité : Les VPN et les dangers des réseaux Wi-Fi publics

En déplacement, dans un café, une gare ou un aéroport, la tentation est forte de se connecter à un réseau Wi-Fi public gratuit. Internet à portée de main, sans puiser dans votre forfait de données mobiles, c’est alléchant. Cependant, ces réseaux ouverts sont loin d’être sécurisés même si leur accès est protégé par un mote de passe. Cela signifie simplement que son accès est restreint. Mais une fois à l’intérieur du réseau, vos informations restent vulnérables.

Bien que ces réseaux soient pratiques et simples d’utilisation, ils présentent des dangers significatifs. Tout utilisateur connecté au même réseau peut potentiellement accéder à vos informations. Vos données de navigation, vos mots de passe, vos fichiers transférés peuvent être visibles et exposés à des attaques. Par ailleurs, l’administrateur réseau a accès à tous les logs.

Logo des WiFi gratuit dans les lieux publicsComment naviguer en toute sécurité alors ? La réponse est un réseau privé virtuel, même un VPN gratuit comme Windscribe suffit pour peu que vous le choisissiez bien. Lorsque vous utilisez un VPN, votre trafic internet est chiffré et transmis à travers un tunnel sécurisé. Vos données sont protégées.

Ainsi, grâce aux VPN, vous pouvez profiter de la commodité des réseaux Wi-Fi publics sans compromettre votre sécurité. C’est un outil essentiel pour tous ceux qui se soucient de leur sécurité en ligne, en particulier lorsque vous êtes en déplacement.

Antivirus et VPN : ne pas tout mélanger

Au fil des années, deux types de logiciels de sécurité ont pris une importance croissante pour assurer une sécurité optimale de nos appareils connectés : les antivirus et les VPN. Cependant, ces deux outils, bien que complémentaires, ont des fonctions distinctes et essentielles à comprendre.

Le fonctionnement d’un antivirus repose sur l’analyse des fichiers et la comparaison à ce qu’il sait être un virus grâce aux signatures virales. Il s’agit d’une portion de code présente dans les fichiers infectés. Les antivirus enregistrent ces signatures à chaque infection et les intègrent à leur base de données. C’est de cette façon que le logiciel détermine et éradique les éléments malveillants. Il protège votre appareil contre les malwares, les ransomwares, les chevaux de Troie et d’autres menaces en ligne.

Cependant, un antivirus ne chiffre pas vos données de navigation. C’est là qu’intervient le VPN sans log. Un réseau privé virtuel, chiffre vos données et les fait transiter par un tunnel sécurisé, rendant votre activité en ligne inaccessible aux regards indiscrets.

Ces deux outils fonctionnent ensemble pour créer un environnement en ligne plus sécurisé. Un antivirus protège votre appareil contre les intrusions malveillantes, tandis qu’un VPN protège vos informations en ligne contre l’espionnage et le vol de données. Utiliser l’un sans l’autre, c’est comme verrouiller la porte de votre maison mais laisser les fenêtres grandes ouvertes.

L’idéal est de combiner un antivirus et un VPN.

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A propos de l'auteur : Lisa

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Fondatrice de VPN Mon Ami

Chef de projet, je suis régulièrement confrontée aux questions relatives à la confidentialité dans mon activité.

Anonymisation des données : définition, fonctionnement et efficacité

Anonymisation des données : définition, fonctionnement et efficacité

La promesse de l’anonymisation des données, nous garantissant que nos informations restent inaccessibles à des tiers, semble réconfortante. Pourtant est-ce vraiment le cas ? Cet article vous propose d’explorer l’anonymisation des données : son fonctionnement, ses techniques communes, et son efficacité réelle.

Comprendre l’anonymisation des données

L’objectif principal de l’anonymisation des données est d’effacer ou de modifier les données dans le but de supprimer toute information personnelle identifiable. Il existe plusieurs méthodes pour y parvenir, certaines plus complexes et sécurisées que d’autres.

Les méthodes d’anonymisation des données

Voici les méthodes d’anonymisation des données les plus couramment utilisées :

Masquage et chiffrement des données

Ces techniques modifient les données en temps réel, supprimant ou chiffrant les informations sensibles.

Pseudonymisation

Remplacer les informations clés par de faux identifiants. C’est une approche singulière d’assurer la confidentialité de vos données sensibles.

Généralisation

Cette technique omet certaines données pour rendre les informations restantes moins identifiables.

Échange de données

Semblable au chiffrement, cette méthode consiste à mélanger les valeurs des attributs afin que les résultats modifiés ne correspondent pas au jeu complet de données d’origine.

Perturbation

Il s’agit d’une forme de data mining qui ajoute une couche de bruit aléatoire ou utilise des méthodes mathématiques pour créer une perturbation dans la base de données.

Données synthétiques

Il s’agit de créer de nouvelles données basées sur les caractéristiques du jeu de données d’origine, sans le modifier.

Illustration : Un anonyme

Les VPN et autres outils de confidentialité en ligne : Agir soi-même sur l’anonymisation de ses données

Certains outils peuvent contribuer à la confidentialité des utilisateurs à un niveau plus individuel. Parmi ces outils, les réseaux privés virtuels (VPN) et les navigateurs orientés confidentialité sont souvent cités.

Les VPN : un bouclier pour vos données en transit

Un VPN est un outil qui crée un tunnel chiffré entre votre appareil, le serveur du VPN et Internet. Cela signifie que toutes les informations que vous envoyez ou recevez pendant que vous êtes connecté à un réseau privé vrituel sont chiffrées et sécurisées, de sorte qu’elles ne peuvent pas être interceptées ou lues par des tiers non-autorisés. Cela inclut votre fournisseur d’accès Internet, qui ne peut voir que le fait que vous êtes connecté à un VPN, mais pas le contenu de votre trafic internet.

Un VPN masque également votre adresse IP réelle et la remplace par l’adresse IP du serveur VPN auquel vous êtes connecté. Un VPN ne vous rend pas 100% anonyme mais empêche les sites web de vous associer à une adresse IP spécifique et, par extension, à un emplacement géographique précis.

Les navigateurs axés sur la confidentialité

De même, les navigateurs orientés confidentialité comme Tor ou Brave disposent d’outils intégrés pour protéger la navigation des utilisateurs en ligne. Par exemple, Tor achemine votre trafic internet à travers une série de relais volontaires dans le monde entier, rendant beaucoup plus difficile le suivi de votre activité en ligne. Brave, de son côté, bloque par défaut les publicités et certains trackers de tiers, ce qui aide à prévenir le profilage en ligne.

L’importance de la complémentarité

Il est important de noter que les VPN et les navigateurs orientés confidentialité sont des outils complémentaires à l’anonymisation des données. Ils contribuent à protéger votre vie privée lorsque vous naviguez sur Internet, mais ne sont pas destinés à protéger les données une fois qu’elles ont été collectées et stockées par des tiers. C’est là qu’interviennent les techniques d’anonymisation des données, qui sont conçues pour protéger les informations à l’échelle du système.

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L’efficacité de l’anonymisation des données

L’efficacité de l’anonymisation des données est une question complexe qui dépend à la fois de la qualité de mise en œuvre de la technique choisie et de la nature des données Elles-mêmes.

Certaines données, telles que l’âge ou le sexe, peuvent être plus faciles à anonymiser que des informations plus spécifiques comme des emplacements GPS ou des détails médicaux. Cependant, même avec une anonymisation parfaite, le risque de « ré-identification » demeure lorsque les données sont combinées avec d’autres sources d’information.

Dans ce contexte, il faut noter le rôle des courtiers en données, qui tirent profit de l’acquisition, de l’analyse et de la vente de données personnelles. Si l’anonymisation des données était largement perçue comme efficace pour protéger la vie privée, cela pourrait potentiellement affecter le volume et la qualité des données personnelles disponibles pour ces courtiers, et donc impacter leur activité.

Cette perspective pourrait conduire à une perception erronée de l’anonymisation. De nombreuses organisations, y compris celles qui dépendent de l’analyse des données, investissent en réalité massivement dans le développement et l’application de techniques d’anonymisation. Si ces développements sont principalement motivés par des exigences légales, la prise de conscience que le respect de la vie privée est essentiel pour établir et maintenir la confiance des utilisateurs est un point non négligeable.

Illustration : anonymiser ses donnees

Peut-on inverser l’anonymisation des données ?

Inverser l’anonymisation, également appelé processus de ré-identification, est une opération qui consiste à relier des données anonymisées à l’individu d’origine.

En théorie, c’est possible dans certains cas. Cela dépend si les techniques d’anonymisation employées n’ont pas été suffisamment solides ou si des ensembles de données complémentaires sont accessibles pour faciliter le croisement des informations.

Cependant, la dé-anonymisation n’est pas une tâche facile et demande beaucoup de ressources humaines et matérielles. Elle requiert des compétences spécialisées en science des données, beaucoup de temps, et un accès à des ensembles de données complémentaires.

Dans de nombreux pays, la dé-anonymisation est strictement réglementée par la loi et peut entraîner de lourdes sanctions en cas d’infraction. Par exemple, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union Européenne impose des sanctions sévères pour la dé-anonymisation non autorisée de données.

La possibilité de dé-anonymisation ne devrait pas discréditer l’anonymisation dans son entièrté. Au contraire, cela souligne l’importance de mettre en œuvre des techniques d’anonymisation fortes et d’appliquer des mesures de protection des données appropriées pour réduire autant que possible le risque de ré-identification.

Légalité de l’anonymisation des données

Le Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne réglemente la façon dont les entreprises recueillent, utilisent et partagent les données personnelles des individus. Ces lois sont conçues pour protéger les droits des personnes à la vie privée et à la protection de leurs données personnelles.

Illustration : Marteau de justice

Pour qu’une méthode d’anonymisation soit considérée comme légale selon ces lois, elle doit rendre le processus d’identification des individus à partir des données collectées irréversible. Autrement dit, une fois que les données ont été anonymisées, il ne devrait pas être possible de retracer ces données jusqu’à l’individu d’origine.

Cependant, certains chercheurs ont démontré que de nombreuses méthodes d’anonymisation couramment utilisées sont en réalité réversibles. Par exemple, en utilisant des techniques d’inférence statistique ou des attaques par corrélation, il est parfois possible de relier des données apparemment anonymes à des individus spécifiques. L’opération de pseudonymisation est réversible également.

Pour conclure

L’anonymisation des données est un sujet complexe qui suscite à la fois intérêt et scepticisme. Les techniques utilisées pour l’anonymisation sont nombreuses et variées, mais toutes ne sont pas efficaces. Certaines sont même réversibles, ce qui pose des questions sur la fiabilité de l’anonymisation des données en général.

Comprendre ce processus et choisir les bonnes méthodes en fonction de vos besoins et du type de données que vous souhaitez protéger est un pas vers la sécurité de votre vie privée.

En fin de compte, la protection de la confidentialité des données nécessite une approche multifacette. Les individus peuvent se protéger en utilisant des outils comme les VPN et les navigateurs orientés confidentialité, tandis que les organisations doivent se conformer aux réglementations en matière de protection des données et mettre en œuvre des techniques d’anonymisation robustes pour protéger les informations qu’elles détiennent.

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Comprendre la Neutralité du Net

Comprendre la Neutralité du Net

La neutralité du Net est un pilier essentiel de la liberté sur Internet. C’est un sujet régulièrement débattu par les gouvernements du monde entier, mais trop souvent négligé dans le discours public. En 2017, la question a atteint son apogée médiatique quand la Federal Communications Commission (FCC) des États-Unis a voté pour la fin de la neutralité du Net, une décision qui est devenue effective en 2018. Cette évolution, préoccupante pour beaucoup, a révélé les failles de la protection de ce principe, déjà sérieusement ébranlé depuis 2014. En conséquence, un nombre croissant d’Américains se sont tournés vers des solutions de contournement, comme les VPN sans log. Cet article explore les enjeux, les implications et l’avenir incertain de la neutralité du Net dans le monde.

La neutralité du Net : Un véritable fondement bien plus qu’une idéologie

La neutralité du Net est le principe selon lequel aucune discrimination concernant les flux de données Internet ne peut être pratiquée. Les fournisseurs d’accès à Internet ont pour devoir de traiter de manière égale tout le trafic des internautes. On parle aussi de neutralité des réseaux ou d’Internet ouvert.

C’est la neutralité du Net qui garantit aux utilisateurs un accès libre aux sites de leur choix sans surfacturation de la part des FAI. Grâce à elle, les fournisseurs d’accès Internet ne peuvent pas bloquer, ralentir ou faire payer intentionnellement un contenu en ligne spécifique. Sans ce principe, les FAI pourraient donner la priorité à certains types de services en ligne ou ralentir, voir bloquer le trafic d’autres.

La neutralité du net expliquée en moins d’1 minute en vidéo

Petite mise au point

La neutralité du Net, n’est pas la garantie du Grand N’importe Quoi non plus. En effet, ce principe ne bloque pas toutes les capacités des FAI à agir quand certains sites posent problème. L’exclusion, ou encore le bannissement de sites reconnus comme dangereux pour la sécurité des personnes ou diffusant du contenu inapproprié ou illégal n’entre pas dans le cadre de la Neutralité du Net.
Veuillez noter que les fournisseurs d’accès à Internet n’ont pas le pouvoir d’influencer un résultat de recherche.

Illustration : Qu'est-ce que la neutralité du net ?

Quel est le problème avec la neutralité du net ?

Les défenseurs de la Neutralité du Net sont nombreux, experts en informatique, militants, associations de consommateurs, organisations de défense des droits de l’homme… Tous, affirment que la neutralité du Net contribue à assurer la liberté d’échange d’informations ainsi qu’à promouvoir et stimuler l’innovation pour des nouveaux services en ligne. Si ce principe est si positif et apporte autant de valeur ajoutée à Internet, pourquoi le remettre en cause ?

Les opposants estiment que les exigences d’un tel principe augmentent considérablement les coûts pour maintenir un réseau de télécommunications performant, capable de traiter des flux de données toujours plus importants.

Certains opérateurs de différents pays se sont plaints que le trafic provenant de YouTube et d’autres sites appartenant à Google représentait une très grosse partie de leur flux total. Afin de réduire les coûts de surcharge, d’assurer la maintenance ainsi que le développement, Google verse parfois des indemnités compensatoires aux opérateurs dont le réseau est surchargé. Ce type d’accord est à la discrétion des opérateurs et des gros pourvoyeurs de contenu Internet.

En réalité, la neutralité du Net a commencé à être sévèrement remise en question partout dans le monde avec l’arrivée et le succès massif des plate-formes de streaming avec la crainte de voir arriver des tarifs d’abonnements Internet cloisonnés pour chaque type d’utilisation, réseaux sociaux, vidéos, jeux, etc…

Quelles mesures ont été suggérées pour pallier les problèmes de la neutralité du net ?

La question des coûts de maintenance du réseau dans le cadre de la neutralité du net est complexe et il n’y a pas de solution universelle. On parlera plutôt de pistes de réflexion. Elles proviennent essentiellement de divers rapports de recherche, de débats académiques et de débats publics sur la question de la neutralité du net.

Modernisation de l’infrastructure réseau

Investir dans des technologies plus récentes et plus efficaces peut aider à gérer l’augmentation du trafic réseau sans compromettre la neutralité du net. Cela peut inclure le déploiement de réseaux de fibre optique à haut débit ou l’adoption de technologies comme la 5G.
C’est déjà le cas un peu partout dans le monde. En-dehors du fait que cela n’a rien changé, car l’augmentation du nombre d’internautes connectés en permanence a explosé dans le monde, la 5G, malgré ses avantages significatifs en termes de vitesse et de capacité de réseau, pose des problèmes de sécurité, notamment des normes de sécurité non-uniformes et des problèmes de confidentialité des données.

Gestion du trafic réseau

Certaines formes de gestion du trafic peuvent être compatibles avec la neutralité du net, à condition qu’elles ne favorisent pas indûment certains types de trafic ou certains fournisseurs de contenu. Par exemple, il a été évoqué que pendant les périodes de forte demande, il pourrait être acceptable de ralentir certaines activités à faible priorité, comme les téléchargements en arrière-plan, pour garantir un accès équitable à tous les utilisateurs. Cette piste de réflexion a été très vite écartée, car la limite avec une potentielle fin de la neutralité du net était ténue.

Financement public ou partenariats public-privé

Dans certains cas, les gouvernements peuvent choisir de financer directement l’infrastructure réseau ou de former des partenariats avec des entreprises privées pour partager les coûts.

Tarification basée sur l’utilisation

Une autre approche pourrait consister à facturer les utilisateurs en fonction de la quantité de données qu’ils consomment. Cela pourrait inciter les gens à utiliser les ressources réseau de manière plus efficiente, bien que cette approche puisse soulever des questions d’équité et d’accessibilité. Cela reviendrait à revenir en 30 ans en arrière quand Internet se facturait à la minute.

Exploration des alternatives : l’eSIM comme solution émergente

L’une de ces solutions réside dans l’utilisation des eSIMs (cartes SIM intégrées). Initialement conçues pour faciliter la connectivité des voyageurs et des professionnels nomades, les eSIMs offrent aujourd’hui une flexibilité accrue en permettant aux utilisateurs de changer d’opérateur sans avoir à manipuler de carte physique.

La Neutralité du Net en France

Logo A.R.C.E.P
En France, c’est l’Arcep qui est garante de la Neutralité du Net. L’Arcep, c’est l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et des Postes. Il s’agit d’un organisme indépendant chargé de la régulation des télécommunications en France. Elle est assez respectée et se réserve le droit de sanctionner des opérateurs qui ne respecteraient pas les règles en matière de neutralité.

Illustration : danger de la non neutralite du net pour la culture

Illustration tirée du blog Brisebouille – Ce travail a été réalisé dans le cadre de la publication d’un rapport de l’Arcep sur la neutralité du net. (page 73, 74 et 75)

Pour conclure

La Neutralité du Net est un élément essentiel à la dynamique d’innovation d’Internet telle que nous l’avons toujours connue. Il ne faut cependant pas amalgamer la Neutralité avec les différentes options d’abonnement Internet proposées par les opérateurs. En effet, en fonction des besoins des utilisateurs, différentes offres sont disponibles, vitesses, forfait mobile intégré …. D’aucuns diraient que c’est un moyen détourné de financer les infrastructures nécessaires pour satisfaire les très gros consommateurs de bande passante et donc de contourner le principe de Neutralité du Net.

En réalité, dès l’instant où l’accessibilité à l’ensemble du réseau est assurée de manière équitable et sans aucune forme de discrimination, protocole, IP, vitesse de chargement pour certains sites ou encore la mise en avant de réseaux privés, le principe fondateur neutre d’Internet est respecté.

Doit-on s’inquiéter de l’inspection approfondie des paquets de données ?

Doit-on s’inquiéter de l’inspection approfondie des paquets de données ?

L’inspection approfondie des paquets (en anglais Deep Packet Inspection soit DPI) est une méthode qui consiste à examiner les paquets de données qui passent par un réseau afin d’identifier le type de trafic. L’inspection approfondie des paquets de données peut susciter des préoccupations en matière de vie privée et de protection des données personnelles. Il est important d’être conscient de ces pratiques et de prendre les mesures nécessaires pour protéger les informations personnelles en ligne.

Doit-on s’inquiéter de l’inspection approfondie des paquets de données ?

Qu’est-ce qu’un paquet de données ?

Un paquet de données est une unité d’information transmise sur un réseau informatique. Il contient les données à transmettre et des informations sur leur destination.
Lorsque des données sont envoyées sur un réseau, elles sont divisées en petites portions. Ces petites portions sont appelées paquets de données. Toutes les données transmises sur Internet sont envoyées par paquets.

Le protocole Internet utilise les paquets de données pour s’assurer que les informations envoyées atteignent la bonne destination. Lorsque tous les paquets composant un ensemble de données, comme une image, une vidéo ou le contenu d’un mail, atteignent leur destination, ils sont rassemblés.

Les données réelles contenues dans un paquet sont appelées charge utile. Chaque paquet possède également un en-tête qui contient des métadonnées. Elles ont pour rôle d’indiquer certaines informations clé comme sa destination et sa provenance.

illustration : données de couleur

Cette technique est couramment utilisée dans les pare-feu, les systèmes de détection des intrusions et d’autres systèmes de sécurité réseau.

Malheureusement, les mêmes techniques d’analyse utilisées pour protéger les réseaux privés peuvent également être détournées à des fins de surveillance et de censure.

L’utilisation d’un VPN empêche ce type d’analyse, car les paquets sont chiffrés. Mais le protocole VPN lui-même peut souvent être identifié par la DPI. C’est la raison pour laquelle, certains sites et services en ligne détectent que vous utilisez un réseau privé virtuel et vous bloque l’accès.

Comment fonctionne l’analyse des paquets ?

Pour procéder à l’analyse de paquets, il faut tout d’abord obtenir des ensembles à analyser. Cela peut se faire de différentes manières, mais la mise en miroir de ports, les écoutes de réseaux physiques et le reniflage WiFi (packet sniffer) font partie des pratiques les plus courantes.

Une fois qu’une organisation a accès aux paquets, elle peut les analyser de différentes manières.

Analyse simple des paquets

Le moyen le plus simple (et le moins cher) pour une organisation de mettre en place des blocages sur le trafic réseau consiste à examiner les informations contenues dans les en-têtes des paquets. Ces organisations peuvent ainsi bloquer des paquets en fonction des ports qu’ils utilisent ou de leur adresse IP de destination.

Inspection approfondie des paquets

Le problème de la simple analyse des paquets pour les organisations qui souhaitent censurer l’internet est qu’il est facile de la contourner. Un VPN suffit à changer l’adresse IP de destination et/ou les numéros de port utilisés. L‘inspection approfondie des paquets analyse l’ensemble du paquet, y compris la charge utile.

Comment fonctionne l’inspection approfondie des paquets ?

Les techniques de DPI comprennent :

  • La détection basée sur les signatures

Compare les paquets à une base de données de modèles de trafic malveillant ou indésirable connus.

  • Détection des anomalies

Recherche de modèles ou de comportements qui s’écartent du trafic réseau normal. Les utilisateurs de Tor sont ciblés dans beaucoup de pays, dont la France.

  • Analyse du protocole

Examine la structure et le format des paquets pour identifier le protocole utilisé.

  • Inspection du contenu

Examen des données réelles contenues dans les données utiles, telles que le texte d’un e-mail, afin d’identifier et de bloquer des mots-clés ou des phrases spécifiques.

  • Analyse comportementale

Examen du comportement du trafic réseau dans le temps, par exemple la fréquence des connexions à un serveur particulier ou la quantité de données transférées, afin d’identifier et de bloquer les modèles d’activité inhabituels.

L’inspection approfondie des données et la censure

Certains pays souhaitent limiter l’accès aux informations contenues sur Internet. Couper Internet n’est pas une solution envisageable en raison de la dépendance économique au réseau de ces mêmes pays.

La solution pour ces pays consiste à rendre l’internet disponible mais à bloquer les sites web et les applications auxquels ils ne veulent pas que leurs citoyens aient accès. C’est très simple à mettre en place. Il suffit simplement d’exiger des fournisseurs d’accès à Internet (FAI) de bloquer les connexions à certaines adresses IP.

Le problème de cette approche est que des dispositifs tels que les réseaux privés virtuels permettent aux internautes qui le souhaitent de contourner facilement ces blocages. L’inspection approfondie des paquets de données permet de détecter et bloquer les utilisateurs de VPN.

Pour en savoir plus : Qu’est-ce que la censure Internet ?

Comment la DPI est utilisée pour détecter les utilisateurs de VPN ?

Les censeurs en ligne et les internautes se livrent au jeu du chat et de la souris depuis les premiers jours d’Internet. Au commencement, les FAI bloquaient certains ports, les internautes ont donc commencé à utiliser des ports non-standard.

Les gouvernements répressifs ont ensuite réagi en utilisant l’inspection des paquets de données pour déterminer ce que faisait le trafic sur les ports ouverts, ce qui a encouragé les gens à utiliser des VPN pour contourner le problème.

À leur tour, les censeurs ont développé des techniques de DPI plus sophistiquées, et ainsi de suite.

L’inspection approfondie des paquets de données est difficile à contourner car il examine l’ensemble de l’élément pour identifier le trafic VPN de diverses manières. Ces méthodes comprennent

L’analyse du protocole

Elle examine la structure et le format des paquets pour identifier le protocole VPN utilisé et détecter si les paquets utilisent un protocole VPN comme OpenVPN, WireGuard®, PPTP, L2TP ou IKEv2.

Illustration : protocoles de chiffrement

Analyse de la taille des paquets

Des tailles de paquets inhabituelles peuvent indiquer l’utilisation d’un réseau privé vrituel.

Analyse comportementale

La DPI peut examiner le comportement du trafic réseau au fil du temps pour identifier des modèles qui peuvent indiquer l’utilisation d’un logiciel VPN. Par exemple, un pic inhabituel dans le trafic vers un serveur spécifique ou un changement soudain dans l’emplacement des adresses IP peut alerter.

Les VPN s’adaptent et ripostent à leur tour pour assurer leur rôle

Un VPN crée une connexion chiffrée entre votre appareil et un serveur sécurisé. L’application VPN achemine ensuite toutes les connexions de votre appareil par un tunnel VPN. Cela inclut les requêtes DNS, que votre fournisseur VPN traite plutôt que votre FAI.

Comme les données envoyées sont cryptées de manière sécurisée, votre FAI (et, par extension, n’importe quel tiers) ne peut pas voir le contenu de vos données ou les sites et services que vous visitez. Tout ce qu’il peut voir est l’adresse IP du serveur VPN auquel vous vous êtes connecté.

Il arrive que certaines adresse IP de serveur VPN soient détectées et black listées, rassurez-vous, cela ne dure jamais. Les fournisseurs de réseaux privés virtuels les changent régulièrement.

Ce qu’un FAI ne peut pas voir, il ne peut pas le bloquer.

Les meilleurs VPN, développent différentes façons de masquer leur utilisation. Parmi elles, on peut citer, la mise en place de protocoles furtifs, des serveurs obsusqués, des connexions MultiHop (création de plusieurs ponts), utilisation de ports différents, etc…

Bien que les protocoles VPN utilisent par défaut les ports prévus, la plupart d’entre eux peuvent être exécutés sur presque tous les ports (à l’exception des ports réservés à des fonctions spécifiques).

Pour conclure : doit-on réellement s’inquiéter de l’inspection approfondie des paquets de données ?

La réponse est oui dans la mesure où cela porte atteinte à la vie privée numérique et que l’on observe de plus en plus de dérives liées à la surveillance de masse et à la censure partout dans le monde.

© 2023 VPN Mon Ami

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Politique de confidentialité

L’IA vs RGPD : Un défi pour la protection des données

L’IA vs RGPD : Un défi pour la protection des données

Nous vivons actuellement l’une des plus grandes ruées vers l’or technologique de l’histoire récente. Le chatbot d’OpenAI a atteint 100 millions d’utilisateurs en deux mois. Les avancées récentes dans le domaine de l’IA, telles que la mise à jour de ChatGPT d’OpenAI et le lancement de Google Bard aux États-Unis, mettent en lumière la rapidité avec laquelle l’IA évolue et les défis auxquels les régulateurs sont confrontés.

Illustration : Annonce de la sortie de Google Bard

La course à la perfection de l’IA est basée sur une surexploitation désordonnée des données disponibles. Parce que oui, pour qu’une intelligence artificielle  performe, elle doit être entrainée régulièrement. Il est probable que vous avez involontairement contribué vos données pour aider à entraîner un modèle d’IA.

Cette pratique soulève d’importantes questions légales et éthiques. Si ces entreprises ont collecté les données de personnes résidant en Europe, elles ont probablement violé le Règlement général sur la protection des données (RGPD). En effet, le RGPD stipule que les données personnelles ne peuvent être collectées et traitées sans le consentement de la personne concernée. Et si ces données ont été utilisées pour entraîner des modèles d’IA, comme cela semble être le cas, la situation se complique encore davantage.

Des mesures pour réguler l’IA

L’Italie a été le premier pays à réagir, son autorité de protection des données (DPA) ayant temporairement bloqué ChatGPT pour des préoccupations liées à la vie privée en avril dernier. Les demandes du DPA italien pour lever l’interdiction comprenaient des protections de la vie privée telles que l’interdiction d’accès aux mineurs, une explication plus détaillée des données traitées pour entraîner les algorithmes de ChatGPT, et la possibilité pour les personnes de se désinscrire de ce traitement sont en cours.

Cependant, ces mesures, bien que radicales, ne résolvent qu’une partie du problème. Les italiens qui le souhaitent accèdent toujours à ChatGPT au moyen d’un VPN.

La question de savoir si le « scraping » du web pour entraîner l’IA est légal reste en suspens. Selon le RGPD, même si une personne partage publiquement ses informations de contact, il s’agit toujours de données personnelles qui ne peuvent être utilisées ou traitées librement par une entreprise sans le consentement de la personne. De plus, le RGPD exige également que les données soient collectées pour des cas d’utilisation spécifiquement définis et dans le respect du principe de minimisation des données.

A l’image de ClearWiew AI, il est fort probable que ChatGPT et d’autres outils d’IA aient collecté des données en masse sans cas d’utilisation défini, violant ainsi le RGPD.
Le RGPD accorde également aux individus le « droit à l’oubli », qui permet aux personnes de demander que leurs données soient supprimées. Cependant, il n’existe actuellement aucun moyen légitime de garantir que ce droit peut être respecté pour les données collectées sur le web et utilisées pour entraîner un modèle d’IA. En effet, une fois ces données intégrées à l’IA, il est extrêmement difficile, voire impossible, de les séparer à nouveau.

IA : Vers une centralisation mondiale des données personnelles ?

Une autre préoccupation importante concerne le transfert de données entre l’Europe et les États-Unis. Depuis l’arrêt Schrems II, les entreprises sont tenues de vérifier les protections des données des pays vers lesquels elles transfèrent des données. OpenAI, en tant qu’entreprise américaine, doit prouver qu’elle a mis en place des protections adéquates avant de pouvoir transférer les données d’individus vivant en Europe vers les États-Unis sans leur consentement explicite.

Les entreprises d’IA, en revanche, font valoir que l’entraînement de l’IA nécessite de grandes quantités de données et que l’information était déjà publique. Aucune de ces justifications ne tient devant le RGPD.

Viennent s’ajouter à l’équation les entreprises tierces qui commencent à utiliser des chatbots d’IA pour diverses fonctions, comme l’aide aux appels de service à la clientèle. À moins que les données des personnes soient correctement anonymisées ou qu’elles consentent expressément à parler à un chatbot d’IA, ces entreprises tierces commettent également des violations du RGPD.

Le RGPD n’a pas été rédigé en pensant à l’IA au départ, mais il reste la législation la plus forte en matière de protection des données à ce jour. L’Union européenne travaille actuellement sur une proposition pour sa loi sur l’intelligence artificielle. Si tout se passe comme prévu, la proposition finale devrait être disponible en juin de cette année, et l’application de la loi pourrait commencer dès fin 2024.

Pour conclure

L’IA a le potentiel d’être une avancée véritablement révolutionnaire. Cependant, cela doit être fait correctement.

Le domaine de l’intelligence artificielle est également confronté à des défis en matière de droit d’auteur. Les entreprises comme JPMorgan Chase, Amazon et Samsung ont restreint l’utilisation d’outils d’IA, craignant que leurs informations propriétaires ne soient utilisées pour entraîner des modèles comme ChatGPT. Cette crainte n’est pas infondée. En effet, nous avons déjà vu des cas où les sorties générées par l’IA ressemblent de près à des informations existantes.

De plus, des sites web comme Reddit et Stack Overflow ont commencé à facturer les entreprises d’IA pour l’accès à leurs API. Comme l’a déclaré le PDG de Reddit, Steve Huffman :

« Aspirer Reddit, générer de la valeur et ne pas restituer cette valeur à nos utilisateurs est quelque chose avec lequel nous avons un problème ».

Dans le même temps, Getty Images a poursuivi Stability AI, l’entreprise derrière l’outil d’art Stable Diffusion, pour violation du droit d’auteur. Getty Images affirme que Stability AI a « copié et traité illégalement » des millions de ses images de stock protégées par le droit d’auteur. Des experts indépendants ont examiné le jeu de données utilisé par Stability AI pour entraîner son algorithme et ont conclu qu’il contenait une quantité substantielle d’images de Getty.

Illustration : page d’accueil de stability.AI

C’est l’industrie du net toute entière qui regarde d’un mauvais œil le chemin que prennent les données et les métadonnées.

L’IA a le potentiel de bouleverser de nombreux domaines, de l’éducation à la médecine en passant par la finance. Mais pour que cela se produise de manière éthique et légale, les entreprises d’IA doivent respecter les lois existantes et travailler avec les régulateurs pour élaborer de nouvelles lois adaptées à cette technologie.

L’avenir de l’IA est à la fois prometteur et incertain. L’exploitation imprudente des données personnelles à l’échelle planétaire par les entreprises d’IA est une source d’inquiétude. Difficile de parler d’adaptation.

Le paradoxe VPN : entre liberté et surveillance

Le paradoxe VPN : entre liberté et surveillance

Dans l’ère numérique où nous vivons, le VPN s’est imposé comme un outil incontournable. Son rôle ? Assurer la confidentialité de notre présence en ligne, garantir la sécurité de nos données et débloquer (dans certains cas) l’accès à des contenus géo-restreints. Pourtant, cette promesse de liberté numérique renferme une complexité qui est souvent sous-estimée : le paradoxe du VPN. Ce paradoxe naît de la dualité inhérente au VPN. D’une part, il offre une protection individuelle contre les menaces du monde numérique. D’autre part, il peut servir de masque pour des activités potentiellement nuisibles. Un citoyen ordinaire peut l’utiliser pour protéger sa vie privée, mais un individu mal intentionné peut s’en servir pour cacher ses actes répréhensibles. La sécurité numérique, au sens large, ne se résume pas uniquement à la protection de nos données. Elle englobe également la sécurité des nations, la protection des mineurs et bien d’autres aspects. C’est précisément ici que le VPN, en tant qu’outil, se trouve à la croisée des chemins. Lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2023, des organisations se sont rassemblées pour défendre le chiffrement face à des lois potentiellement liberticides dans différentes démocraties. Le débat autour des réseaux privés virtuels a pris une ampleur inédite. Explorons le paradoxe du VPN, les enjeux et les implications éthiques.

Le Paradoxe VPN : Sécurité vs Confidentialité

Des abus potentiels avec les VPN

Les VPN, tout en étant des outils puissants pour la protection de la vie privée, ouvrent la porte à des utilisations potentiellement nuisibles. On peut citer des activités franchement illégales, comme le piratage ou la diffusion de contenu illégal. La confidentialité que procure un VPN facilite ce type d’actions, mettant en lumière un côté plus sombre de ces outils de protection.

Les questions éthiques posées par l’utilisation des VPN

Cette dualité des VPN soulève des questions éthiques importantes. D’un côté, nous avons la protection de la vie privée et la liberté d’expression, des valeurs fondamentales de notre société. De l’autre, la possibilité de dissimuler des activités illégales et répréhensibles.

Le défi ici est de trouver un équilibre : comment pouvons-nous protéger la vie privée tout en maintenant la sécurité ?

Illustration du paradoxe VPN

Une utilisation controversée

Étude de cas réel

Parmi les cas concrets récents illustrant les utilisations problématiques des VPN, on retrouve celui de Mullvad en mai 2023, un fournisseur de VPN Open Source très respecté des informaticiens.

Lors d’une descente de police dans les bureaux de Mullvad, en Suède, les autorités cherchaient à saisir les informations personnelles des utilisateurs. Cette enquête était liée à une affaire de chantage touchant plusieurs institutions municipales en Allemagne. Mullvad ne disposait d’aucune information.

Conséquences éthiques et juridiques

Ce cas concret met en lumière les implications éthiques complexes liées à l’utilisation des VPN. Car oui, les VPN peuvent être détournés pour des activités illégales ou nuisibles. Les fournisseurs de VPN se retrouvent confrontés à des dilemmes sur la manière de concilier la protection de la vie privée de leurs utilisateurs avec les demandes des autorités en cas d’enquête.

Actuellement, les plus sérieux ont choisi de botter en touche et affichent une politique zéro Log. En dehors, d’une typologie de navigation globale sur leurs serveurs, ils ne sont pas en mesure de connaître précisément la navigation d’un utilisateur.

Illustration : Surveillance

Régulation des VPN : Un problème insoluble ?

Réflexions la régulation potentielle des VPN

La question de la régulation des VPN est de plus en plus débattue dans les pays où son utilisation est légale. Alors que les utilisations abusives et illégales des VPN suscitent des inquiétudes, certains plaident en faveur d’une réglementation plus stricte pour prévenir ces abus et d’autres non, arguant que cela priverait la majeure partie de la population à sécuriser ses données personnelles et assurer des connexions sures sur des réseaux tels que les Wi-Fi publics dont l’utilisation est très largement répandue.

Quelles mesures ont été évoquées ?

Les régulations potentielles liées aux VPN peuvent varier en fonction des pays et des juridictions, voici quelques mesures qui sont souvent évoquées dans les débats actuels.

Abaissement du niveau de chiffrement

Certaines propositions suggèrent d’imposer des limitations sur les protocoles de chiffrement utilisés par les VPN, afin de faciliter l’accès aux données chiffrées par les autorités. Ce qui revient à limiter la protection des utilisateurs et à potentiellement compromettre leurs données.

Création de portes dérobées (backdoors)

D’autres pays ont évoqué la possibilité de créer des portes dérobées dans les systèmes de chiffrement des VPN. Cela permettrait aux autorités d’accéder aux communications chiffrées, mais cela créerait également des vulnérabilités potentielles exploitées par des acteurs malveillants.

Enregistrement des données des utilisateurs

Certains pays envisagent d’imposer aux fournisseurs de VPN de conserver des registres des activités de leurs utilisateurs, y compris les adresses IP et les historiques de navigation. L’objectif de cette mesure étant de faciliter une enquête criminelle par exemple. Cependant, cela remet en question le principe de confidentialité des données et déclenche des préoccupations concernant la surveillance et la rétention des données personnelles.

Exigences de localisation des serveurs VPN

Il a également été débattu de la possibilité de contraindre les fournisseurs de VPN à localiser leurs serveurs sur le territoire où ils se trouvent aux autorités compétentes, afin d’avoir un meilleur contrôle sur les activités qui s’y déroulent. La encore, cette mesure est sujette à caution.

Conséquences possibles d’une régulation

La régulation des VPN peut avoir de vraies répercussions pour les utilisateurs et les entreprises. Pour les entreprises, en particulier, les VPN jouent un rôle essentiel dans la sécurisation des données sensibles et des communications. Ils permettent aux employés d’accéder de manière sécurisée aux réseaux internes depuis des emplacements distants ou en télétravail, renforçant ainsi la sécurité des opérations commerciales.

Pour conclure

Tel est le paradoxe du VPN et ses enjeux légitimes, complexes et contradictoires liés à son utilisation. La tension entre la protection des droits individuels et la nécessité de prévenir les activités criminelles grandit à mesure que les cas de cyberattaques impliquant l’utilisation d’un VPN augmentent.

Même en affirmant n’avoir rien à cacher, le partage excessif de nos données peut avoir des implications sur notre vie privée, notre autonomie et notre liberté de pensée.

Les données personnelles de navigation alimentent depuis longtemps des algorithmes et des systèmes d’analyse qui utilisent ces informations pour nous cibler avec des publicités, des contenus ou des recommandations spécifiques. La conséquence directe actuelle est cette sensation d’être maintenu dans une bulle de filtrage, où nos perspectives et nos choix sont restreints en fonction de ce que les algorithmes jugent être dans notre intérêt.

Ne pas sécuriser ses données, c’est accepter d’être maintenu, à dessein, dans un biais de confirmation permanent.